Prix immobilier en France et dans le monde : le point en décembre 2015

Le dernier quart du 20e siècle a été marqué par une envolée du prix de la pierre dans tous les pays, à quelques exceptions près. Mais depuis le milieu des années 2000, la tendance dans l'immobilier est à la correction, voire à l'effondrement du prix de l'immobilier dans certaines régions du monde.
Les prix immobiliers pays par pays
Pour y voir plus clair, le JDN a lancé son guide interactif des prix de la pierre, un outil qui permet de comparer l'évolution du prix immobilier dans 21 pays depuis 1975. Dans le menu de droite, choisissez les pays pour lesquels vous souhaitez afficher les données et à l'aide de la "time line" située sous le graphique, sélectionnez la période sur laquelle vous voulez les confronter en déplaçant les boutons.
Où en est le marché immobilier mondial au 2e trimestre 2015 ? En Irlande et en Espagne, la bulle immobilière a éclaté fin 2007. Mais alors que le prix de l'immobilier a remonté depuis le 2e trimestre 2013 (+21%), il s'est stabilisé dans la péninsule ibérique (-0,4% entre le 1er trimestre 2014 et le 2e trimestre 2015).
A Londres, le risque de bulle immobilière est élevé
Aux Etats-Unis, la chute de l'indice des prix amorcée en 2007 a été vertigineuse (-18% entre le 2e trimestre 2007 et le 2e trimestre 2012), mais le marché s'est nettement redressé depuis l'été 2012 (+16%). Entre 2012 et 2014, le prix médian des logements anciens s'est lui aussi apprécié dans le pays de l'Oncle Sam (+18%, selon les chiffres des Realtors). Entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015, la progression est de 5,5%. A noter toutefois qu'il a légèrement reculé entre le 2e et 3e trimestre 2015. Attention toutefois : il n'y a pas un mais des marchés immobiliers américains. Et tous n'ont pas évolué de la même manière ces dernières années. A San-Francisco, par exemple, le prix médian des logements individuels a grimpé de 36% entre 2012 et 2014. La hausse atteint 10,7% rien qu'entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015. Un marché surévalué, d'après le géant de l'industrie bancaire suisse UBS. A l'inverse, le marché immobilier à Chicago est aujourd'hui sous-évalué, selon la société de services financiers helvétiques.
Quid de l'immobilier en France ? Dans l'Hexagone, le prix de la pierre diminue de 0,5% entre le 1er et le 2e trimestre 2015. Sur un an, la baisse du prix de l'immobilier s'élève à 2,75%. Depuis le 3e trimestre 2011, l'indice a perdu 7,32%. La bulle se dégonfle tout doucement. Rien à voir pour le moment avec l'effondrement prédit par certains analystes.
Dans son étude biannuelle sur les marchés de l'immobilier en Europe de juillet 2015, l'agence de notation Standard & Poor's tablait sur une baisse des prix de l'immobilier en France de 3% en 2015 en raison de la "hausse graduelle des taux d'intérêt et du chômage élevé". Un déclin des prix qui ne devrait pas se poursuivre en 2016, selon S&P qui anticipe une stabilité du prix de la pierre en France. 2017, elle, devrait être l'année de la remontée des prix (+3%).
Xerfi prévoit lui aussi un recul des tarifs (-2%) des ventes en 2015. Mais d'après le cabinet d'analyses, le "millésime 2016" sera "bon (…) tant sur les volumes que sur les prix". Le renforcement du PTZ, notamment, aidera selon lui à "faire repartir le marché de façon plus ferme".
En France, les prix devraient repartir à la hausse en 2016
Et de l'autre côté de la Manche ? Pendant longtemps, les courbes d'évolution du prix de l'immobilier en France et au Royaume-Uni ont été sensiblement identiques. Mais ça, c'était avant. Depuis le 2e trimestre 2011, le prix de l'immobilier a augmenté de 22% outre-Manche, alors que, dans l'Hexagone, il a diminué de 6% sur la période. Sur un trimestre, l'indice des prix a augmenté au Royaume-Uni (+1,2%) de même que sur un an (+5,7%). A Londres, la progression est encore plus fulgurante que dans les autres régions du pays : l'indice du prix des logements a bondi de 10,6% entre octobre 2014 et octobre 2015. Le risque de bulle immobilière y est élevé, d'après UBS.
En Asie, les prix n'ont pas évolué de la même manière d'un pays à l'autre. Au Japon, ils reculent depuis le début des années 1990 – à noter toutefois un ralentissement du rythme de baisse depuis fin 2011 – alors qu'ils ont flambé en Corée du Sud jusqu'au 2e trimestre 2012. Depuis cette date, la tendance est à la légère hausse dans le pays. En Afrique du Sud, c'est tout l'inverse : le prix de l'immobilier grimpe à un rythme exponentiel depuis début 2012 (+31%).
Les prix immobiliers en France
Voici, grâce aux données de MeilleursAgents.com, le prix moyen du mètre carré par département (maisons et appartements confondus) en décembre 2015.
Le prix moyen du m² par département
Dans une poignée de départements français, parmi lesquels l'Allier, l'Aveyron ou encore les Vosges, le prix moyen du mètre carré reste inférieur à 1 300 euros. Dans d'autres, il excède allègrement les 4 000 euros. C'est notamment le cas en Ile-de-France, dans les Hauts-de-Seine ainsi qu'à Paris, et dans les Alpes-Maritimes.
Et que la tendance soit ou non à la baisse du prix de l'immobilier sur l'ensemble du territoire (l'indice du prix des logements anciens a diminué de 7% en France métropolitaine depuis le troisième trimestre 2011 en données corrigées des variations saisonnières), ces marchés ne s'effondrent pas, tant la demande de logements les soutient. Dans le département de Paris, le prix moyen du mètre carré, appartements et maisons confondus, s'établit à 8 118 euros au 1er décembre 2015 (stable sur un mois), soit 472 euros de moins qu'en juin 2011, à son plus haut historique. Dans les Hauts-de-Seine, le prix de l'immobilier atteint 5 367 euros en décembre 2015 (stable par rapport à novembre). A l'opposé de l'échelle, il plafonne à 895 euros dans la Creuse (-0,2% sur un mois) et à 938 euros dans la Meuse (-0,4%).
Source : http://www.journaldunet.com